Cybercriminalité : le rapport officiel 2025 dévoilé
Pierre Jean2025-07-13T19:08:33+02:00Introduction
Cybercriminalité : le rapport officiel 2025 dévoilé
Chaque jour, des milliers d’attaques informatiques frappent l’État, les entreprises… et vous. Parfois invisibles, souvent silencieuses, elles n’en sont pas moins ravageuses.
Ainsi, le rapport officiel sur la cybercriminalité 2025, publié par le ministère de l’Intérieur, nous plonge dans les rouages d’un phénomène en pleine accélération.
Ce document, riche en chiffres et en analyses, révèle une réalité inquiétante : la cybercriminalité devient plus stratégique, plus organisée, et surtout plus accessible.
En effet, grâce à des outils en libre accès et à l’intelligence artificielle, les attaquants n’ont plus besoin d’être experts pour nuire.
Par ailleurs, les menaces ne se limitent plus au numérique : elles débordent dans le monde réel, touchent l’économie, les institutions, les citoyens.
Dès lors, ce rapport n’est pas un simple bilan technique. Il représente un appel clair à la vigilance, à la compréhension et à l’action collective.
Que vous soyez dirigeant, agent public ou simple internaute, vous êtes concerné. Ce décryptage vous aidera à comprendre les nouvelles formes de menaces numériques
et à découvrir comment la France s’organise pour y faire face.
1. Une cybercriminalité en pleine mutation
Cybercriminalité : le rapport officiel 2025 dévoilé
« Ce qui était l’affaire de quelques experts est devenu un risque de masse. »
Des attaques moins visibles, mais plus destructrices
Le rapport officiel sur la cybercriminalité 2025 révèle une transformation majeure : les cybercriminels délaissent les attaques massives pour privilégier des actions ciblées et sophistiquées.
En effet, les groupes ne cherchent plus seulement à paralyser un système, mais à en extraire discrètement des données stratégiques avant de les monnayer.
Ainsi, la stratégie dite de double extorsion devient courante : après avoir volé des données, les attaquants menacent de les publier publiquement, même si le système reste opérationnel.
Cela explique pourquoi, bien que le nombre de plaintes ait reculé en 2024, le danger reste bien réel.
Une pression médiatique organisée
Par ailleurs, les cybercriminels renforcent leur impact en utilisant des « murs de la honte », où ils exposent les noms des victimes ayant refusé de payer.
Cette tactique multiplie la pression en jouant sur la peur du scandale et de la perte de réputation.
Dès lors, les entreprises et les administrations se retrouvent face à un dilemme : céder à l’extorsion pour protéger leur image, ou assumer publiquement la fuite.
Une recrudescence des attaques hacktivistes
Le rapport recense également une augmentation notable des actes de hacktivisme, avec 707 attaques revendiquées en 2024.
Motivées par des idéologies politiques ou géopolitiques, ces actions ciblent les services publics, les collectivités ou encore les infrastructures critiques.
Cependant, certaines campagnes brouillent volontairement les pistes grâce à des attaques sous faux drapeau.
Cela complexifie les enquêtes, tout en renforçant l’impact psychologique sur les cibles.
Des fuites de données en cascade
Autre constat alarmant : les fuites massives de données deviennent monnaie courante.
En 2024, de nombreuses bases contenant des millions d’enregistrements sensibles ont été publiées ou revendues sur des forums clandestins.
En somme, 30 % de ces attaques ont visé les administrations françaises. Et comme les données exposées servent ensuite à alimenter d’autres campagnes (phishing, usurpation…),
le phénomène s’auto-alimente et s’amplifie.
2. IA, crypto, services clés en main : le visage moderne du crime numérique
Cybercriminalité : le rapport officiel 2025 dévoilé
« L’intelligence artificielle n’est plus seulement un outil de défense. Elle est devenue une arme entre les mains des cybercriminels. »
Une criminalité organisée comme une entreprise
Le rapport 2025 révèle une mutation profonde de l’écosystème criminel numérique. Désormais, les groupes de cybercriminels fonctionnent selon des modèles comparables à ceux des start-ups :
spécialisation des tâches, automatisation des processus, et externalisation de services. Le phénomène du Cybercrime-as-a-Service (CaaS) s’est généralisé.
Il est aujourd’hui possible de louer un logiciel malveillant, de commander une campagne de phishing ou de sous-traiter une attaque DDoS via des plateformes illégales.
Cette logique de services rend la cybercriminalité plus accessible, même à des individus peu qualifiés techniquement.
L’intelligence artificielle, moteur d’efficacité
L’usage de l’intelligence artificielle est un facteur clé de cette transformation. Les cybercriminels exploitent les modèles de langage pour générer automatiquement
des e-mails d’hameçonnage ciblés, simuler des voix dans des attaques par téléphone (vishing), ou créer des contenus falsifiés à fort impact émotionnel comme les deepfakes.
Certains groupes, tels que FunkSec, intègrent l’IA dès la conception des malwares. Cela leur permet d’améliorer leur efficacité, de personnaliser les attaques et d’augmenter
significativement leurs chances de succès, tout en diminuant leur exposition.
Les crypto-actifs, piliers financiers du cybercrime
Autre levier majeur de l’économie cybercriminelle : les crypto-actifs. Ils offrent une relative anonymité, une facilité de transfert international,
et sont difficilement traçables pour les enquêteurs. Le rapport décrit une large variété de fraudes liées aux cryptomonnaies : fausses plateformes d’investissement,
arnaques amoureuses, portefeuilles siphonnés par des drainers exploitant des smart contracts vérolés.
Ces techniques permettent aux criminels de capter des sommes considérables en contournant les circuits financiers traditionnels, rendant les enquêtes plus longues et plus complexes.
Des outils criminels accessibles à tous
L’un des constats les plus alarmants du rapport réside dans la démocratisation de ces outils. Il n’est plus nécessaire de posséder des compétences informatiques poussées
pour mener une cyberattaque sophistiquée. Un simple accès à un forum clandestin suffit pour acquérir un kit prêt à l’emploi.
Cette accessibilité alimente une multiplication des attaques de petite et moyenne ampleur, difficilement prévisibles, mais qui peuvent avoir des conséquences humaines et économiques significatives.
Le cybercrime est devenu une menace à la portée de chacun, et donc d’autant plus difficile à contenir.
3. De l’écran à la rue : la montée des menaces hybrides
Cybercriminalité : le rapport officiel 2025 dévoilé
« La frontière entre le virtuel et le réel s’efface : la cybercriminalité sort de l’ombre numérique. »
Des attaques physiques liées au cyberespace
Le rapport 2025 met en lumière un phénomène inquiétant : la convergence entre le monde numérique et les actions concrètes sur le terrain.
Ce que l’on appelle les menaces hybrides inclut par exemple l’extorsion de crypto-actifs sous menace physique.
Plusieurs cas recensés en 2024 révèlent que des victimes ciblées pour leur richesse numérique ont été agressées, séquestrées ou menacées afin de transférer leurs fonds.
Ces attaques ne se produisent pas au hasard. Les criminels utilisent les réseaux sociaux, les fuites de données ou les portails d’enregistrement en ligne pour identifier leurs cibles,
localiser leurs domiciles ou suivre leurs habitudes de déplacement. Ce glissement du virtuel vers le réel marque une nouvelle étape dans la violence cybercriminelle.
Sabotages et attaques d’infrastructures
En parallèle, le rapport recense plusieurs tentatives de sabotage physique d’infrastructures numériques.
Il s’agit de coupures de câbles, de dégradations de datacenters ou d’interruptions volontaires de réseaux stratégiques.
Ces actes visent à provoquer un impact réel et mesurable sur l’économie, la communication ou les institutions.
Certains de ces événements semblent coordonnés avec des attaques numériques, ce qui laisse supposer une stratégie planifiée d’instabilité.
Cette double approche, mêlant cyber et actions matérielles, est de plus en plus utilisée dans les contextes de tensions géopolitiques.
Exposition, usurpation et harcèlement
Le rapport alerte également sur la montée en puissance des techniques de harcèlement numérique, en particulier le doxing, qui consiste à publier
des informations personnelles d’une cible pour la menacer ou la discréditer publiquement. Des fonctionnaires, journalistes, élus ou militants ont été victimes de ces pratiques en 2024.
En complément, les cybercriminels utilisent de plus en plus les deepfakes : des vidéos truquées ou des messages vocaux imités,
destinés à manipuler l’opinion, créer la confusion ou porter atteinte à la réputation d’une personne ou d’une organisation.
Une menace globale, difficile à contenir
Ce que souligne le rapport, c’est que la cybercriminalité moderne ne s’arrête plus aux frontières du numérique. Elle influence, modifie, voire menace le monde réel.
Cette porosité oblige les autorités à adapter leurs dispositifs de sécurité pour mieux coordonner le renseignement, la cybersurveillance et l’intervention physique.
La montée des menaces hybrides impose un changement de paradigme : penser la cybersécurité non plus seulement comme une affaire de réseaux et de logiciels,
mais comme un enjeu global de sécurité publique, touchant la vie quotidienne des citoyens et la stabilité des institutions.
4. Une riposte française qui se renforce
Cybercriminalité : le rapport officiel 2025 dévoilé
« Avoir un coup d’avance, c’est le meilleur moyen de ne pas avoir une guerre de retard. » — Bruno Retailleau
Un commandement structuré pour une réponse coordonnée
Depuis décembre 2023, la France s’est dotée d’un outil inédit : le COMCyber-MI, un commandement centralisé dédié à la cybersécurité du ministère de l’Intérieur.
Conçu pour anticiper, détecter et neutraliser les menaces numériques, il regroupe désormais plus de 15 000 forces opérationnelles issues de la police et de la gendarmerie.
Grâce à cette organisation unifiée, les actions sont plus réactives, plus coordonnées et mieux réparties entre les territoires.
Ainsi, les incidents peuvent être traités en quelques heures, et non plus en plusieurs jours comme auparavant.
Des actions d’envergure contre des groupes structurés
Plusieurs opérations récentes témoignent de l’efficacité du dispositif. Par exemple, l’opération Cronos, menée avec le soutien d’Europol, a permis de démanteler une partie du groupe LockBit,
un acteur majeur des rançongiciels à l’échelle mondiale. Cette réussite n’aurait pas été possible sans une collaboration active entre services nationaux et partenaires internationaux.
Par ailleurs, l’opération Magnus a ciblé les réseaux criminels exploitant des logiciels voleurs de données tels que RedLine et META.
En associant expertise humaine et technologies d’analyse automatisée, ces actions montrent qu’une riposte forte est non seulement possible, mais aussi efficace.
Des avancées légales et technologiques concrètes
En complément de l’action opérationnelle, la France a renforcé son arsenal juridique.
Désormais, les crypto-actifs sont mieux encadrés, les plateformes doivent coopérer davantage, et les procédures de gel des avoirs numériques ont été simplifiées.
Ce nouveau cadre permet d’intervenir plus vite et de limiter l’impunité.
Par ailleurs, les enquêteurs disposent d’outils de cybersurveillance dopés à l’intelligence artificielle,
capables de repérer des comportements suspects, de suivre des transactions en temps réel, et d’établir des liens entre des incidents apparemment isolés.
Une stratégie nationale appuyée sur l’écosystème
Cependant, l’État ne peut pas agir seul. C’est pourquoi la stratégie française s’appuie aussi sur un réseau d’acteurs privés : entreprises du numérique, hébergeurs,
opérateurs télécoms, chercheurs en cybersécurité. Grâce à ces alliances, les signaux faibles sont détectés plus tôt et les réponses sont plus ciblées.
En somme, la riposte française repose sur trois piliers : l’anticipation, la coopération et l’adaptation.
Ce triptyque permet à la France de ne pas subir, mais d’agir, dans un contexte où les cybermenaces évoluent sans cesse.
5. Tableau récapitulatif – Chiffres clés de la cybercriminalité en 2024
Cybercriminalité : le rapport officiel 2025 dévoilé
Une hausse continue des cyberatteintes
Le rapport officiel sur la cybercriminalité 2025 met en évidence une tendance claire : la menace numérique continue de croître.
En effet, 348 000 atteintes numériques ont été enregistrées en 2024, soit une hausse de 74 % en cinq ans.
Ce chiffre illustre non seulement la progression des attaques, mais aussi l’élargissement des cibles concernées.
Ainsi, si 65 % des atteintes concernent les biens (intrusions, escroqueries, vols numériques), près de 30 % touchent directement les personnes,
à travers des méthodes de plus en plus personnalisées comme l’usurpation d’identité ou le cyberharcèlement.
Les atteintes aux institutions restent marginales (4,9 %), mais leur impact reste disproportionné lorsqu’elles visent des services publics essentiels.
Les plateformes de signalement en première ligne
Par ailleurs, les chiffres révèlent un usage massif des plateformes de signalement citoyennes.
En 2024, plus de 560 000 signalements ont été recensés par Thésée (escroqueries), Pharos (contenus illicites) et Perceval (fraudes bancaires).
Cette participation accrue du public montre une prise de conscience progressive, mais elle traduit aussi une augmentation réelle des pratiques malveillantes en ligne.
Toutefois, cette dynamique crée une pression croissante sur les forces de l’ordre, qui doivent désormais traiter un volume inédit d’alertes tout en accélérant les réponses judiciaires.
Des signaux positifs… à nuancer
Il est intéressant de noter que les saisines pour cyberattaques par rançongiciel ont reculé de 13 %.
Cela pourrait laisser penser à une amélioration. Pourtant, ce chiffre masque une évolution des tactiques utilisées par les groupes criminels.
Plutôt que de bloquer les systèmes, ceux-ci préfèrent désormais exfiltrer les données et faire pression par le biais de la divulgation.
Dès lors, la menace devient moins visible mais plus insidieuse, et souvent plus coûteuse pour les victimes, notamment en termes d’image et de responsabilité légale.
Une criminalité numérique qui se banalise
Enfin, un autre chiffre retient l’attention : 60 000 personnes ont été mises en cause pour des infractions numériques en 2024.
Ce volume confirme que la cybercriminalité ne concerne plus uniquement des experts techniques. Elle s’est démocratisée,
notamment grâce à l’accès facilité à des outils en ligne, à des tutoriels et à des services criminels clés en main.
En conclusion, les chiffres 2024 illustrent un double mouvement : d’un côté, une menace qui se complexifie et se professionnalise ;
de l’autre, une mobilisation croissante des institutions et des citoyens pour y faire face.
Ce rapport confirme que la cybersécurité est désormais une priorité nationale, mais aussi un enjeu du quotidien.
Indicateur | Donnée 2024 | Évolution / Détail |
---|---|---|
Atteintes numériques enregistrées | 348 000 | +74 % en 5 ans |
– Aux biens | 65 % | |
– Aux personnes | 29,7 % | |
– Aux institutions et à l’ordre public | 4,9 % | |
– Aux législations numériques | 0,4 % | |
Atteintes aux systèmes d’information | 17 100 | |
Cyberattaques par rançongiciel | -13 % | Recul des saisines |
Signalements sur Thésée | 107 331 | Escroqueries sur Internet |
Signalements sur Pharos | 222 364 | Contenus illicites |
Signalements sur Perceval | 230 537 | Usages frauduleux de cartes bancaires |
Mis en cause pour atteintes numériques | 60 000 | |
Tendance depuis 2019 | ↗ constante |
« Cette réponse, nous allons la renforcer encore davantage dans les années à venir, en continuant à investir le champ des possibles que nous offrent les nouvelles technologies. Car avoir un coup d’avance, c’est le meilleur moyen de ne pas avoir une guerre de retard face aux criminels. Et leur rappeler que nulle part, l’impunité ne saurait prospérer. »
Bruno Retailleau, ministre d’État, ministre de l’Intérieur
Conclusion : Ce que ce rapport doit nous faire comprendre
Cybercriminalité : le rapport officiel 2025 dévoilé
Le rapport officiel sur la cybercriminalité 2025 n’est pas un simple état des lieux. C’est une alerte, une prise de conscience, une invitation à agir collectivement face à une menace qui ne cesse de se complexifier.
Rançongiciels, hameçonnage dopé à l’IA, usurpations numériques, sabotage d’infrastructures… Les cybercriminels disposent d’un arsenal de plus en plus large et sophistiqué.
Et leurs cibles ne sont plus seulement les grandes entreprises ou les institutions : chacun d’entre nous peut être visé, que ce soit à travers une arnaque au faux conseiller bancaire ou une fuite de données personnelles.
La bonne nouvelle ? La France ne reste pas spectatrice. Grâce à la montée en puissance du COMCyber-MI, aux coopérations internationales renforcées, à l’intégration de l’intelligence artificielle dans les dispositifs de défense et à la modernisation du cadre juridique, une véritable stratégie offensive est en marche.
Mais cette lutte ne peut être gagnée que si elle est partagée. Entreprises, collectivités, citoyens : nous avons tous un rôle à jouer.
Cela commence par s’informer, se protéger, signaler les incidents… et refuser de céder à la peur ou à l’inaction.
🔎 Pour aller plus loin, le rapport complet est disponible sur le site du ministère de l’Intérieur :
Lire le rapport sur interieur.gouv.fr
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