IA générative : les 7 pièges juridiques à éviter quand vous utilisez des contenus tiers

IA générative les 7 pièges juridiques à éviter quand vous utilisez des contenus tiers

IA générative : les 7 pièges juridiques à éviter quand vous utilisez des contenus tiers

Introduction

IA générative : les 7 pièges juridiques à éviter quand vous utilisez des contenus tiers

« L’innovation sans précaution peut devenir une infraction. »

L’intelligence artificielle générative telle que  ChatGPT à Midjourney s’impose comme un levier de productivité redoutable. Création de visuels, génération de textes, aide à la rédaction juridique ou technique… ses usages se multiplient.

Mais attention : dès que vous injectez un contenu tiers (image, texte, document, etc.), la loi s’invite dans la boucle. Et les risques sont bien réels.

Droit d’auteur, confidentialité, RGPD, secrets d’affaires… Ces enjeux juridiques ne concernent pas uniquement les avocats ou les experts IT. Ils s’adressent à toute personne qui manipule un outil d’IA sans en mesurer les implications légales.

Voici les 7 pièges juridiques majeurs à éviter pour utiliser l’IA générative de manière responsable et conforme.

1. Ignorer le droit d’auteur : un risque de contrefaçon

IA générative : les 7 pièges juridiques à éviter quand vous utilisez des contenus tiers

Injecter une image, un extrait de texte ou une vidéo protégés dans un outil d’IA générative n’est pas anodin. Même si le système « transforme » le contenu, l’œuvre initiale reste protégée par le droit d’auteur.

En France, l’article L.111-1 du Code de la propriété intellectuelle protège toute œuvre originale, quel que soit son support. Sans autorisation explicite de l’auteur ou d’un ayant droit, vous risquez une infraction pour contrefaçon.

Sanctions possibles :
Dommages et intérêts (souvent élevés si l’œuvre est diffusée ou réutilisée ensuite)

Jusqu’à 3 ans de prison et 300 000 € d’amende (article L.335-2 du CPI)

Exemple concret :
Un designer importe dans Midjourney une photo trouvée sur un site d’archives pour générer une nouvelle image. Même stylisée, l’image générée reste juridiquement liée à l’œuvre d’origine. L’auteur peut invoquer une violation du droit de reproduction ou d’adaptation.

2. Négliger la protection des données personnelles : l’effet boomerang du RGPD

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En injectant des données personnelles dans un outil d’IA générative, vous devenez juridiquement responsable de leur traitement. Et ce, même si l’outil est « gratuit », hébergé à l’étranger ou utilisé ponctuellement.

Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) impose des règles strictes :

  • Base légale solide (consentement, intérêt légitime, etc.)
  • Information claire des personnes concernées
  • Contrat de sous-traitance si l’éditeur de l’IA traite les données
  • Analyse d’impact si le traitement est jugé à risque

Risques encourus :

  • Jusqu’à 20 millions d’euros ou 4 % du chiffre d’affaires mondial
  • Enquête de la CNIL
  • Atteinte à la réputation de l’entreprise

Exemple :
Une start-up RH intègre des CV dans un chatbot IA hébergé aux États-Unis. Les candidats ne sont pas informés, aucun contrat RGPD n’est signé avec le fournisseur.
Résultat :
Plainte à la CNIL, enquête ouverte, et amende potentielle à six chiffres.

👉 La CNIL recommande d’éviter l’utilisation de toutes données personnelles dans une IA générative publique.
👉 Source : Les questions-réponses de la CNIL sur l’IA générative

3. Partager des documents confidentiels : une porte ouverte à la fuite de secrets

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Quand vous copiez-collez un document interne dans un outil d’IA générative, ce n’est pas une simple automatisation. C’est potentiellement une divulgation non autorisée de secrets d’affaires.

Selon la loi du 30 juillet 2018 (transposant la directive européenne 2016/943), toute utilisation ou diffusion illicite d’une information jugée confidentielle peut déclencher une responsabilité civile. Et les outils d’IA, sauf configuration stricte, peuvent conserver ou analyser ces données pour entraîner leurs modèles.

Ce que dit la loi :
Le secret des affaires protège toute information non publique à valeur économique, que l’on souhaite garder confidentielle.

Exemple :
Un consultant copie une présentation stratégique dans ChatGPT pour générer un résumé. L’outil, si mal configuré, peut enregistrer le texte. Résultat : fuite potentielle de données, alerte client, et menace sur la responsabilité de l’entreprise.

Bon réflexe :

  • Supprimer les informations sensibles avant tout import

  • Utiliser des versions professionnelles ou hébergées localement

  • Lire les CGU pour savoir si l’éditeur réutilise les données

4. Croire que l’IA est une zone de non-droit : une erreur coûteuse

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Beaucoup pensent à tort que parce qu’un contenu est injecté dans une IA, les règles juridiques ne s’appliquent plus. C’est faux. L’intelligence artificielle est un outil comme un autre, soumis à l’ensemble des législations existantes.

Ce que dit le droit :

  • Le droit d’auteur s’applique, même si l’œuvre est modifiée par l’IA

  • Le RGPD encadre l’usage des données personnelles, même anonymisées

  • Le secret des affaires impose la protection des informations sensibles

Même une « analyse » ou une « transformation » via IA peut être assimilée à une reproduction ou une adaptation, ce qui requiert l’autorisation du titulaire des droits.

Exemple :
Un juriste insère de longs extraits d’un ouvrage payant dans un générateur de texte pour produire une synthèse. Le contenu généré, s’il est publié ou diffusé, peut être considéré comme une contrefaçon.

👉 La CNIL rappelle que les IA génératives doivent être déployées dans un cadre juridique strict.
👉 Source : FAQ de la CNIL sur l’IA générative

5. Utiliser un outil d’IA sans lire ses conditions : une erreur de négligence

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Avant d’importer un document dans ChatGPT, Midjourney ou un autre système d’IA, avez-vous lu les conditions générales d’utilisation (CGU) ?

Souvent négligées, ces CGU précisent pourtant :

  • Si l’éditeur conserve ou non les données fournies

  • S’il les utilise pour améliorer le modèle

  • Quelles garanties sont offertes en matière de confidentialité

Certaines plateformes proposent des versions « Entreprise » ou « On-Premise » qui désactivent la collecte de données, ou offrent un meilleur encadrement contractuel. Mais par défaut, les contenus injectés peuvent être stockés, analysés, et même partagés à des fins d’entraînement du modèle.

Exemple :
Un cabinet d’avocats utilise la version gratuite d’un outil IA pour rédiger un document confidentiel. Quelques semaines plus tard, un extrait de ce texte est suggéré à un autre utilisateur sous forme d’aide à la rédaction.

👉 Une lecture rapide des CGU aurait suffi à éviter cette fuite.

6. Laisser les équipes agir sans cadre : un risque collectif

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Dans une entreprise, il suffit d’un seul copier-coller mal placé pour exposer toute l’organisation à un risque juridique majeur.

Beaucoup de collaborateurs, même compétents, ne mesurent pas les implications de l’IA générative. Sans formation ni règles claires, ils peuvent, par simple automatisme, violer le RGPD, le droit d’auteur ou des accords de confidentialité.

Exemple :
Un junior en cabinet d’avocats résume un contrat de 60 pages dans ChatGPT, sans anonymisation.

Résultat :
Clauses confidentielles exposées, tension client, et mise en cause potentielle du cabinet.

La solution ?

  • Élaborer une charte d’usage interne

  • Définir les types de contenus autorisés

  • Mettre en place un système de validation pour les imports sensibles

  • Former régulièrement les équipes aux bonnes pratiques

👉 Une charte bien rédigée protège autant l’entreprise que ses collaborateurs.

7. Bonnes pratiques pour utiliser l’IA générative sans risque juridique

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Utiliser des outils d’IA générative peut booster la productivité. Mais chaque clic compte quand il s’agit de contenus tiers. Voici les réflexes à adopter pour rester dans les clous :

  • Identifiez la nature du contenu : Est-ce une œuvre protégée, un document confidentiel, ou une donnée personnelle ?

  • Vérifiez vos droits : Disposez-vous d’une autorisation ? La licence permet-elle une transformation ?

  • Lisez les CGU des outils utilisés : Où sont stockées les données ? Peuvent-elles être réutilisées ?

  • Anonymisez les données sensibles : Masquez ou segmentez les informations avant tout import.

  • Formez vos équipes : Une erreur humaine peut suffire à engager la responsabilité de l’entreprise.

  • Créez une charte interne claire : Définissez les règles, les outils autorisés, et les contenus interdits.

  • Anticipez les évolutions réglementaires : Le droit évolue. Adaptez vos pratiques régulièrement.

8. Conclusion

IA générative : les 7 pièges juridiques à éviter quand vous utilisez des contenus tiers

L’IA générative ne vous dispense pas du droit. Au contraire, elle vous invite à redoubler de vigilance.

Contrefaçon, violation de la confidentialité, infraction au RGPD… Les risques sont réels mais évitables. Avec une gouvernance adaptée, une bonne dose de bon sens, et une lecture rigoureuse des conditions d’utilisation, vous pouvez innover sereinement.

Adoptez une stratégie responsable, et transformez la technologie en alliée durable, pas en bombe juridique.

Les informations fournies dans cet article sont à titre informatif uniquement et ne sauraient engager la responsabilité de l’éditeur du site. Bien que nous nous efforcions de fournir des contenus précis et à jour, nous ne garantissons pas l’exactitude, l’exhaustivité ou la pertinence des informations. Avant de prendre toute décision ou d’entreprendre des actions basées sur ces informations, il est recommandé au lecteur de vérifier leur validité et, si nécessaire, de consulter un professionnel du domaine concerné.

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